Le gouvernement belge présentait la caractéristique, depuis de nombreuses années, de comporter un secrétaire d’Etat à la lutte contre la fraude fiscale. Auparavant, il s’était agi d’un « commissaire du gouvernement ».
Cette situation était étrange. La fraude fiscale est certes un délit, mais il n’existait aucun autre délit pour lequel il était jugé nécessaire d’investir un secrétariat d’Etat entier. Il n’a jamais existé de secrétaire d’Etat à la lutte contre les assassinats, l’escroquerie, ou le trafic de drogue.
Il semblait donc qu’aux yeux de certains de nos gouvernants, la fraude fiscale devait être particulièrement grave, et même davantage que les crimes et délits cités ci-dessus.
Il n’y avait même pas, et il n’y a toujours pas, de secrétaire d’Etat à la lutte contre le terrorisme, qui préoccupe pourtant légitimement la population. Sans doute parce qu’on a constaté l’inutilité de la fonction, il a été décidé de confier dorénavant cette mission ... au Ministre des finances. Il est bien curieux qu’on n’aie pas pensé à cette solution plus tôt : n’y a-t-il pas une certaine logique à ce que le Ministre des finances s’occupe des questions de fraude fiscale ?