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Editorial - Taxer des sur-profits ?

Cela ne rate jamais. Lorsqu’il y a un problème, la plupart des partis du gouvernement s’imaginent qu’on doit le résoudre en créant un impôt.

En l’occurrence, le prix du gaz, et de l’énergie en général, a augmenté. Cela rend la situation de beaucoup de familles extrêmement difficile, et beaucoup pressent le gouvernement d’intervenir, y compris dans les partis qui en font partie.

Et bien sûr, l’on imagine que pour résoudre le problème, il faudrait créer un impôt supplémentaire sur les « sur-profits » réalisés par les sociétés énergétiques. On évalue même cet impôt, pour certains, à 25 % du sur-profit, qui viendrait évidemment s’ajouter aux 25 % d’impôt des sociétés déjà existant.

On peut comprendre que certains n’aient pas beaucoup de sympathie pour des grandes sociétés du domaine de l’énergie, mais ce n’est sans doute pas là qu’est la question. Ce ne sont pas ces sociétés qui ont créé la pénurie, mais il s’agit bien des gouvernements, qui, à tort ou à raison, ont décidé de boycotter un des principaux producteurs. Celui-ci ne semble pas avoir trop de mal à trouver de nouveaux clients ailleurs, mais les Etats européens supportent la conséquence du boycott qu’ils ont décidé.

Il s’avère juridiquement très difficile d’instaurer un impôt supplémentaire, une espèce de second impôt des sociétés, frappant exclusivement les entreprises d’un secteur. C’est une voie dangereuse, qui pourrait un jour amener les gouvernements à décider d’impôt frappant les uns ou les autres, suivant des choix arbitraires.

Pourtant, il y a une solution beaucoup plus simple, et qui ne pose pas beaucoup de problèmes juridiques, à la question du coût de l’énergie.

On sait que même aujourd’hui, le prix de l’énergie comporte pour une très large part des impôts et autres redevances dues aux pouvoirs publics. Si ceux-ci veulent réellement atténuer la charge des populations écrasées par le coût de l’énergie, ne pourraient-ils pas commencer par ce qui relève de leur propre gestion, en réduisant les taxes multiples qui grèvent les coûts de l’énergie ? Le principal profiteur de l’augmentation des prix, ce ne sont pas les entreprises, mais c’est l’Etat lui-même.

Auteur : Typhanie Afschrift

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