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Editorial - Réforme fiscale : le mauvais début

Le gouvernement fédéral, qui est en permanence à la limite de la survie, affiche néanmoins l’ambition de procéder à une vaste réforme de l’impôt des personnes physiques. On ne peut cacher qu’il s’agit-là d’une vraie nécessité, tant les règles actuelles de cet impôt sont injustes, désuètes et inefficaces.

Pourtant, dès le départ, le projet est entaché d’un parti-pris manifeste.

Le ministre a certes désigné un comité présidé par un excellent professeur de droit fiscal, mais l’on remarque que les choix, tels qu’ils ont été révélés par la presse de ce comité sont extrêmement politiques.

On y retrouve, outre une volonté, légitime d’abaisser les tranches les plus basses de l’impôt, plusieurs mesures qui ont pour objectif d’aggraver, encore, la charge fiscale déjà extrêmement lourde, qui pèse sur les classes moyennes.

La taxation des plus-values sur titres, des plus-values immobilières, celle des loyers « réels », la transparence des sociétés professionnelles, tout cela ce sont des impôts supplémentaires importants. Chaque mesure, prise isolément, peut peut-être se discuter. Mais nulle part on ne tient compte du fait que ces augmentations d’impôt sont envisagées dans un pays qui est déjà l’un des plus lourdement taxé au monde et, jamais, l’on ne pense à corriger des injustices qui pèsent déjà, souvent sur les mêmes contribuables. Taxer les revenus immobiliers à charge de propriétaires qui paient les droits d’enregistrement les plus élevés au monde (du moins en Wallonie et à Bruxelles), et des droits de succession parmi les plus lourds aussi, c’est s’acharner chaque fois sur les mêmes contribuables. Taxer le patrimoine, en oubliant systématiquement que celui-ci est déjà saigné par l’inflation, et en ne tenant donc jamais compte de celle-ci dans le calcul des plus-values, c’est manifester un parti-pris idéologique manifeste, en faveur d’une redistribution encore plus forte que celle que l’on connaît. C’est aussi massacrer les classes moyennes, qui sont déjà les principales victimes de notre système fiscal.

Auteur : Thierry Afschrift

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