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Banques et achat d’or

La rumeur circule, même si elle n’est pas vérifiée. On dit de plus en plus que les banques belges s’apprêteraient à refuser de vendre ou d’acheter encore de « l’or physique ». On prétend – et c’est déjà vrai dans l’une ou l’autre banque – que les banques accepteraient encore de faire du commerce de l’or, mais pas de s’occuper de sa livraison. En d’autres termes, elles permettraient d’acquérir de l’or, soit sous forme « papier », soit seulement si vous acceptez qu’il soit porté à votre compte.

On imagine les raisons qui pourraient amener à un tel mouvement. Les banques n’aiment pas les opérations physiques et préfèrent de plus en plus que tout se fasse de manière électronique. Cela leur permet d’éviter des frais de manutention et des mesures de sécurité, également coûteuses. Elles se sentent sans doute également plus tranquilles du point de vue de la législation sur le blanchiment, parce qu’une livraison physique d’or est finalement assez semblable à un retrait d’argent liquide, qu’elles sont censées surveiller.

Comme rien n’oblige une banque, comme tout autre commerçant, à vendre certains produits ou prester certains services, il faut admettre qu’elles ont le droit de cesser cette activité ou de la soumettre à des conditions. Il serait peut-être néanmoins discutable qu’elles le fassent toutes en même temps, du point de vue du droit de la concurrence.

Cela dit, on peut comprendre le particulier, qui, en cette période troublée, où les comptes bancaires sont souvent pénalisés d’intérêts négatifs, où les obligations ne rapportent presque plus rien, et où l’économie souffre de mesures de confinement voient l’or, plus que jamais comme une valeur refuge.

Et l’acquérir sous forme « papier » n’est pas la même chose, ni psychologiquement, ni économiquement que de le détenir chez soi.

Quant à la solution de le mettre sur un dépôt, cela n’offre toujours pas la même garantie, et, s’il s’agit d’un « compte titres », cela peut exposer, éventuellement, à la future nouvelle taxe sur ceux-ci.

Il reste évidemment la possibilité de l’acquérir chez un autre distributeur, et il n’en manque pas. Il n’empêche que ceux-ci sont également soumis à la législation sur le blanchiment, et que, si les fonds ne proviennent pas d’une banque, on risque, à partir de certains montants, de devoir en justifier l’origine. Il est également utile, dans ce cas, de conserver précieusement la preuve d’achat, qui sera nécessaire pour justifier de son acquisition, lors de sa revente.

A l’heure où l’administration fiscale bénéficiera sans doute de nouvelles conditions d’accès aux soldes des comptes bancaires, la détention d’or peut être une solution, parmi d’autres pour ceux qui veulent protéger leur vie privée.

Auteur : Thierry Afschrift
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